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mardi 25 décembre 2007


Il l'avait invitée dans le chalet familial pour Noël, en amie. Surtout ne pas choquer la famille, les enfants. Certes, ils partageraient la même chambre. Mais rester discrets. Ils s'étaient rencontrés au cours d'une soirée coquine. Elle était venue seule, par jeu. Mais invitée par un couple. Il était seul aussi. Soirée très agréable. Normalement, sans suite. Elle est exigeante. Observatrice surtout. Pas vraiment son genre. D'ailleurs, il n'était pas son genre non plus malgré leur complicité immédiate. Et puis… quelques échanges sur le net, grâce au site du couple. Seule pour les fêtes ? Il l'avait invitée, en toute camaraderie.

Il la regardait se préparer. Indifférent. Une bonne copine. Elle était sortie de la douche nue, sans façon. Avait passé un simple slip de coton noir échancré, peu sexy. Des escarpins de daim, rouge et noir. Trop fermés. Talons haut pour allonger sa silhouette, cambrer ses reins, un petit effort quand même. A présent, elle avait posé une palette sur le linteau de la cheminée. Se dessinait l'œil d'un coup de crayon khôl. Quelle manie de se charbonner les yeux…

Et puis, illuminé par la flamme quelques secondes, l'aisselle, et le balancement de la rondeur entrevue grace au bras levé.



Etait-ce le geste intime de la femme qui s'apprête ? La rondeur entrevue ? Il bande.

Alors il ose, il va chercher le cadeau qu'il a choisi, pour la taquiner. La surprendre. -J'ai un cadeau. Envie de te le donner tout de suite.

Il tends la boite enveloppée de papier de soie rouge. Elle dénoue soigneusement le ruban. Elle ouvre. S'étonne. Examine l'objet en forme d'œuf. La télécommande.

-Je sais que tu aimes les jouets ! Celui-là, je ne peux pas te l'offrir devant tout le monde.
Elle rit : -C'est certain !
-Tu le mettrais ? Maintenant ?
-Tu exagères !
-Pourquoi… tu aimes ça, non ? Allez, joues le jeu !
-Et toi ??? En échange ???
Il hésite : -Je ne sais pas.

Elle avise le morceau de bolduc. Mets sa main sur lui. Petit sourire moqueur. -Tu bandes ? Laisse moi décorer ! Si ça fait mal… tu n'auras qu'à couper. J'ai un couteau suisse.

Elle est habile, en quelques instants elle a ficelé le paquet. Il se regarde dans sa main, étonné d'avoir accepté, étonné d'en être excité.

Pour l'aider à placer le jouet, il y va de la langue, salive en abondance sur la chatte proprette, puis il teste la télécommande… elle frissonne.

Elle passe la robe noire sage, souligne ses lèvres d'un rouge grenat aussi sombre que celui de ses escarpins. Rouge et noir. Lui est en noir, aussi, pantalon et chemise. Harmonie. Finalement un couple modèle et ordinaire, en apparence. Eux seuls savent...

La télécommande et le couteau réunis dans la poche de son pantalon.

Dîner de famille sous la lumière des grosses bougies, disposées un peu partout. Délices et saveurs du terroir. Vins capiteux. Trop. Ils s'observent, ne font que grignoter. Ils ont faim d'autre chose. Mais il faut donner le change. Faire la conversation dans le brouhahas. Elle écoute, bouche ouverte, attentive aux propos les plus anodins. Il sent la pression légère du pied nu qu'elle a posé sur sa cheville.

Alors de temps en temps, il glisse la main dans sa poche, presse la télécommande. Elle s'étrangle si elle boit. Elle se cache dans la grande serviette faisant mine de s'étouffer. Ou elle crispe sa main sur sa cuisse. Il reste stoïque. Pourtant… Aie ! Ça commence à serrer.

Elle est partie dans la cuisine. Il la suit furtivement. Ne se montre pas. Encore une pression. Elle se mord les lèvres. Il l'observe disposer les mignardises sur les petites assiettes. Il glisse à nouveau la main dans sa poche. Surtout ne pas l'approcher, la toucher, il ne saurait se contenir.

Pourtant, elle sent son regard. Elle se retourne, lui fait face, enfourne plusieurs douceurs et mâche goulûment. S'aidant en enfonçant deux doigts dans la bouche. Les tétant avidement.

Quelqu'un entre. Le jeu s'arrête net. Elle a un geste d'impatience, il sourit.

Le déballage de cadeaux s'éternise. A genou, elle aide les enfants en riant, s'émerveillant d'un rien.
La faire encore attendre un peu. Patience. Plus de main dans la poche. Se joindre au groupe de mâles, faussement insensibles aux joies enfantines. S'asseoir dans le fauteuil club, le verre de liqueur à la main. En prendre plein les yeux, plein les oreilles. La regarder arracher, déchirer. Piailler avec les gamins. Vivre pleinement ce moment de joies. Croiser son regard. Détourner le sien. Puis y revenir. Regard trop lourd. Mais il ne peut s'en empêcher.

Elle se lève. Elle est fatiguée. Elle se retire. Jouer encore l'impassible. Lui demander simplement, au creux de l'oreille : -Ne l'enlèves pas, ne te laves pas. Attends moi. Offres toi à moi. Ce soir. S'il te plait. Mais seulement si tu veux.
-Très bien. Je t'attendrai.

Elle si peu docile, elle a accepté. Il est surpris. Elle le fait marcher. Il va la retrouver endormie dans le t-shirt banal qu'il l'a vu déplier. A moins que ... Il la laisse partir songeur, sans remarquer son dernier geste, lorsqu'elle se baisse et fouille dans le tas de papiers épars. Patienter encore. Imaginer. La laisser s'impatienter. Ne plus être trop gentil. Mais il doute.

Enfin, prendre une bouteille de champ qui traîne dans un seau, deux verres, se décider.

Ouvrir la porte. Jeu des lumières ardentes qui vacillent. Celle de la flamme, celle d'une bougie, d'une lampe renversée, posée à terre. Il referme rapidement en entendant une course et des cris d'enfants énervés dans le couloir.

Et sur le lit, elle. Exposée, nue. A genou sur un oreiller, un peu surélevée, en attente. Un flash pour l'éternité. Son intimité luisante offerte à la flamme, les nuances d'ocre rosé qui dansent sur les rondeurs. Et il voit ses chevilles liées par une tresse de rubans. L'adrénaline soudain pulse en lui.

Il tourne autour d'elle. La regarde encore. Scrute son visage au repos, les yeux clos. La joue, les épaules posées sur le drap. Les bras tendus qui disparaissent sous elle. Il s'approche encore, découvre les mains liées l'une contre l'autre, entre ses genoux. Par d'autres rubans multicolores. Excessive. Terriblement surprenante à son tour.

Il glisse à nouveau la main dans sa poche. Pour savoir. Elle gémit sourdement.

Il s'approche. Les doigts ? La langue ? Que faire en premier ? La prendre sans attendre ? Car si elle se livre ainsi, son plaisir prime. Absolument.

Alors il continue le jeu, plus loin, s'assied sur le bord du lit. Il sort la télécommande, le canif. Savoir renoncer pour mieux recevoir. Il tranche le lien des poignets. Il ordonne : -Caresses-toi !

Elle glisse sa main, lui donne à voir ses doigts qui tournent, délicatement, vont et viennent. Il s'allonge, s'appuie sur un coude, à l'aise. Remonte vers son visage, rencontre ses yeux. -Tu aimes te montrer, je le savais ! Continues !

Il se verse un verre, les bulles pétillent. Elle va chercher la moiteur qui perle en abondance, lui donne à entendre. Sa main s'affole. Il ne peut parler. Sa gorge se serre. Il avale d'un trait. -J'aime quand tu es chienne comme ça. Ca me fait encore plus bander, tu veux voir ?

Il se déshabille, se montre à elle. Le lien le comprime trop désormais. Il rampe, s'approche de sa bouche. Elle se relève un peu. Il se doute de ce qu'elle veut. -Non ! Toi d'abord.

Il revient derrière elle. Se replace confortablement. Saisit le canif et se libère du lien inutile. Approche à nouveau son visage, il voit, il entend, il sent. Il se refuse à toucher. Pas encore. Se fixe sur le cordonnet de soie qui oscille. Elle s'offre entière. En retour, il lui offre son regard. Attentif. Intense. Exclusif. Infiniment patient. Demander pour stimuler : -Fais le sortir doucement puis enfonce le. Voilà ! C'est bien. Encore une fois. Allez ! Encore !

Il ne la sent pas partir. Elle vibre pourtant de tout son corps.
Il voit son autre main qui caresse la rondeur de la fesse. Elle se plaint. Mais il ne comprend pas ses mots. Soudain elle lève haut la main. Gifles, fortes sur la fesse. Rougeur immédiate. Elle gémit à nouveau : -Je n'y arrive pas. Aides moi !

Alors, il déconnecte, lâche la bride qui le retenait. Elle le réclame enfin.

Il verse le champagne sur le sillon, le regarde couler sur elle, sur ses doigts. Elle a un petit cri, un grand frisson. Il approche sa langue, va boire les fines bulles. A pleine bouche, il goûte les doigts et la chair mélée. Cette fois, le cri modulé est puissant. -Chut ! Moins fort... Il ne faut pas faire de bruit.
A genou, il saisit sa hanche, y enfonce ses ongles. Emprisonne son avant-bras, le tord posément. La redresse un peu.

Il guide sa main, ses doigts dans le sillon, vers l'anneau. De ses propres doigts, il va prendre la moiteur qui suinte, enduit le tout et l'aide à se pénétrer, lentement. Elle veut de la vigueur, il l'oblige à la lenteur.

Deux doigts. Il lui murmure à l'oreille combien ainsi offerte et soumise à son désir, elle le fait bander, combien de la voir salope, ça va lui faire exploser la tête. Qu'il n'attend que ce moment. Il use de sa voix la plus douce et ferme pour dire les mots les plus forts, lui raconte combien de la voir malaxer sa chair, n'être plus que sexe pour lui, et se laisser aller au-delà d'elle-même, ça va provoquer ce qu'il attend, ce qu'il veut prendre d'elle.

Il la sent proche de basculer. Il l'encourage encore, sa voix est plus tendue. -Divine salope, bellissima, danse, danse pour moi... jouis... jouis sur tes doigts, pour moi. Allez ! Maintenant !

http://fr.youtube.com/watch?v=c9ZMoM1VbU8

Oh let me see your beauty when the witnesses are gone
Let me feel you moving like they do in Babylon
Show me slowly what I only know the limits of

Et quand elle se libère dans un gémissement rauque, que son corps est pris d'une vague incontrôlée, il ne maîtrise plus, il s'abandonne aussi à l'éblouissement. Il jouit, dans sa tête. Fortement. Incroyablement. Sans gicler.

Ils s'effondrent sur le lit. Capsule de temps hors du temps.

...puis d'un petit geste intime et touchant, elle ôte l'objet. Il l'embrasse légèrement. Murmure un merci sur ses lèvre qu'elle lui empêche de prononcer en lui rendant son baiser léger. Il est soudain terriblement bien. Il se laisse aller, se presse contre son ventre, enfouit la tête entre ses seins. Se fond dans la chaleur. Elle bouge un peu, à peine. Elle vibre à nouveau. Soudain... il plonge dans ses yeux, y voit l'éclair. Et la deuxième jouissance vient, il arrose son ventre, ses seins. Elle rit et elle pleure.

Ils s'enlacent et s'endorment à la chaleur de la flamme.

Jazz : http://fr.youtube.com/watch?v=6m6vtHIXzF8

Classique : http://fr.youtube.com/watch?v=zPE8DU5NNJ0

Romantique : http://fr.youtube.com/watch?v=INNmIBs8Ioc

***
En cadeau pour avoir pris le temps de lire un texte aussi long, pour vous messieurs (et aussi pour ces dames...). Certes... quelques phrases vous feront bien rire mais il y a pas mal de belles vérités !

Les bases : 2 règles d'or
http://www.seduction-rapide.com/bases_seduction.shtml

http://www.seduction-rapide.com/attraction.shtml
Les femmes ne s'intéressent pas aux garçons accommodants, gentils, empressés ou suppliants. Les femmes veulent UN HOMME, un homme qui les fait rêver, souffrir [n de PF : n'exagérons rien] et soupirer.

Faux mythes sur les femmes et sur la façon de les attirer [n de PF : eh eh eh]:
http://www.seduction-rapide.com/faux-mythes.shtml

***
B

6 commentaires:

Anonyme a dit…

A le jolie noel , en espérant que ce ne soit pas un simple conte , en tout cas il donne des envies tout plein , merci

Anonyme a dit…

@waid
... il y a d'autres réveillons, d'autres fêtes où allumer une flamme, surtout lorsque l'on garde une âme, des yeux d'enfant... heureux d'écarter, déchirer, couper les rubans !

B
(miam... il a laissé un lien, encore noêl aujourd'hui !)

Libertin a dit…

Chère B,
Quel plaisir de revenir vous voir,
toujours aussi délicieusement imprévisible et apparemment indomptable, et vous rendant toujours autant aux excitants délices et aux suaves frissons du sexe et de l'amour !
Je me suis régalé de vos derniers récits.
Je me demande juste si vos amants, celui-ci ou cet autre valeureux bûcheron ne gagneraient pas à être un tout petit peu plus imaginatifs ou entreprenants face à une femme ayant autant de répondant...
Je vous embrasse.
L

Anonyme a dit…

@Petite française

des yeux d'enfants ah vous ne croyez pas si bien dire

Anonyme a dit…

M'est avis qu'en matière de séduction, la constante qui chapeaute toutes les règles possibles et imaginables, fussent-elles d'or ou d'un autre bois, c'est que l'on ne séduit pas : l'on s'offre. C'est l'autre qui "se séduit" de vous. Ou pas. Non ?

Anonyme a dit…

@libertin
En matière d'imagination, certains sont maître...

@philo
Ravie de voir, enfin..., un commentaire. toutefois celui-ci me semble assez obscur. on vous pardonne, vous avez des circontances atténuantes. L'offrande est mutuelle, vous le savez bien.

B