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dimanche 24 octobre 2010

Retour d’Atlantic City




Cette nuit-là, étourdis de sons et de lumières stroboscopiques, presque assouvis de stupre, de filles voluptueusement énervées, des garçons peu farouches, les poches vides, après trois nuits sans sommeil, notre quintette avait décidé de reprendre enfin la limo vers Ghotam City.

Nous traversions une de ces cités-jardin néo-1984 lorsque Cindy soudain eut un besoin pressant, motivé sans aucun doute par deux ou trois bouteilles de Belle Epoque Rosé avalées sans soif.

Mais elle refusa avec la constance agaçante de celui qui est totalement murgé tout soulagement dans une station service routière.

Le chauffeur, un demi-dieu du stade échappé des dortoirs d’une université heavy league, avec plus de substances oniriques dans les divers recoins de cuir de la limo que dans sa tête, nous proposa un arrêt de circonstance dans un parc public en centre ville.

Dont acte.

Cindy ayant les foies d’aller arroser les fleurettes en solitaire, l’hercule se muta en garde du corps.

Nous aussi, enfin lui et moi, on en a profité pour prendre l’air, laissant l’autre duo à une explication empirique mais tirée par les cheveux de la hiérarchie combinatoire pas vraiment attribuable à chomsky.

Illustrant incidemment les permutations glissantes et autres arrangements aléatoires entre une mathématicienne et un linguiste.

Décidé à prendre de la hauteur pour admirer la vue, nous avons gravi une volée de marches de marbre.

Adossé à une rambarde au surplomb de l’escalier monumental du town hall local, illuminé comme en plein jour, il me tend une énième coupe.

A choisir, j’aurais préféré d’autres fluides mais la source ayant été épuisée quelques temps plus tôt par deux bouches avides, j’avalais une gorgée.

Par politesse.

Soudain, un cri suraigu vrille l’air. Suivi de plusieurs autres plaintes, d’abord plus feutrées puis grimpant à nouveau dans les aigus, venant de l’espace en contre-bas.

En réponse à mon regard un peu affolé, il a souri : « Cats having fun ! Don’t worry. »

Ne pouvant y résister, je me suis penchée par-dessus la rambarde.

Je me suis redressée et j’ai avalé la coupe d’un trait avant de la jeter au loin en riant à la vie.

Le bruit du cristal fracassé, je ne m’en souviens plus.

En réponse à son regard un peu étonné, j’ai susurré : « Not really, it’s Cindy ! »

Il ne s’est pas penché. Il a calmement demandé d'une voix un peu rauque, l'oeil rieur : « Tell me. »

J'ai protesté vaillament « No way ! »

Il a sorti un cigare, l’a savamment allumé, alors que les ondes du silence revenait nous engloutir, sans me quitter des yeux.

Un instant, le rouge de la flamme a révélé cette lueur démoniaque qu'il savait si bien dissimuler.

Comme je refusais de baisser les miens, le rouge aux joues (et vu ce qui avait précédé, je me demande bien pourquoi), il m’a plaqué dos à la rambarde, forçant l’équerre des cuisses pourtant complaisantes de son genou intransigeant.

Sa paume, ses doigts s'insinuant, violentant avec une infinie lenteur les muqueuses bombées.

« Don’t make me ask twice. »

...

+++

Une petite heure après, nous avons retrouvés les autres, endormis à l’arrière de la limo. Personne n’avait sans doute osé nous déranger. Les clés étaient sur le tableau de bord. J’ai toujours aimé conduire à l’aube.

+++

Il ne me reste de cette nuit-là que les sons de basse diffusés par les HP de la limo.

Cette étrange lumière blafarde et aveuglante.

La rondeur lunaire du dos de Cindy saillie par son body guard méthodique.

Ses jambes élancées ainsi que 7 cm de talons effilés, qui la plaçaient idéalement à la portée du demi-dieu. La façon désespérée avec laquelle elle agrippait ses chevilles.

L’espace strié noir et blanc des marches de l’escalier.

L’odeur du cigare et de la nuit mêlés.

Ses yeux, qui savaient aussi pleurer de plaisir.

Il me revient, lorsque j’écoute certaines musiques, des flashs sensoriels d’une époque révolue.

Aucune nostalgie, juste des flashs.


samedi 16 octobre 2010

Tragedy...

Parfois, lorsqu'il est 22h00 un samedi soir dans un immeuble de bureau désert et que l'on s'aperçoit :

- que le 26 contrats/documents que l'on vient d'imprimer à la file sont au format Letter US et non A4 (donc sans aucun numéro de page)

- que l'imprimante n'a plus de toner et que la réserve est sous clé

- que l'autre imprimante est au bout d'un couloir glauque

- que nos amis d'outre-atlantique ne sont pas toujours des alliés

on se dit qu'on aurait mieux fait de ne pas faire l'intéressante en prétendant "Non, vraiment, rien de particulier à faire ce weekend".

Zut, en plus je suis sensée visiter des ateliers d'artistes demain.

Quelqu'un ou quelque chose pour sauver ma vie ?

(de préférence grand, brun, ténébreux, intelligent, plein d'humour, riche ET généreux - un peu de poils acceptés mais pas de barbe)

[Je rassure la foule, j'ai piqué le toner de l'autre imprimante avant d'appeler le responsable informatique, qui certes m'adore, mais a une très jolie compagne et donc mieux à faire le samedi soir. Je suis une nana pleine de ressource, non ? Bon j'y retourne]

Bande son : Can we call this a life ? Tragedy - ou alors du disco...

jeudi 14 octobre 2010

Légère tension de surface




Question existentielle d'hier soir : quelle différence entre virilité et masculinité ?

Corrélativement : Pourquoi n'y a-t-il qu'un mot pour la féminité ?

Relire Derrida m'aidera-t-il ?

Tiens, j'ai trouvé un thême/titre à mon vieux projet de photos arty-phalliques :

"Phallogocentrisme".


Bande son : Sex Pistols, of course.

(nb : photo hdr sans trucage)

lundi 11 octobre 2010

Evidences

Il racroche agacé. Je l'interroge du regard.

Lui : Elle veut que je l'emmène voir cette expo d'ados à poils. Ca ne m'intéresse pas.

Intense moment de réflexion que je ne perturbe pas. Aucune envie de me lancer dans une discussion.

Lui : Je vais l'emmener au Louvre. C'est mieux le Louvre pour voir des gens à poils.

Longue pause. Je me dis que le terrain est miné.

Lui : Et puis je ne suis pas sûr qu'elle ait 18 ans.

Moi [ahurie] ! Quoi ???!!!

Lui : Enfin, si. Elle est en deuxième année. Mais d'âge mental, tu comprends ? Elle est pas prête à voir ça. La drogue, la misère, tout ça... Le Louvre, c'est plus optimiste quand même.

Sans commentaire...

---


- Jamais je ne comprendrai les hommes. Je ne suis pas assez compétente. Selon le principe de Peter, ça me va très bien.

- La liste des thèmes sur lesquelles je veux écrire s'allonge mais mon ordinateur reste obstinément fermé.

- Revu Deleuze sur Arte. Vous ai-je jamais parlé du choc qu'a été pour moi la lecture de Deleuze : L'anti-Oedipe, Présentation de Sader-Masoch ?

- J'aime la terrasse de ce petit bistro où le proprio grand brun ténébreux de 30-35 ans me dit que je suis la plus belle... même quand je n'ose pas ôter mes lunettes noires.
- C'est moi ou la nouvelle version des Inrocks ressemble à... pfff je sais pas trop, un mauvais remake d'Actuel sur papier recyclé qui pue ?
- Je ne devrais pas rester trop longtemps sur la terrasse de ce petit bistro où le proprio grand br... euh, je m'égare, donc je ne devrais pas rester en plein soleil d'été indien ! j'attrape des coups de soleil.
- J'ai de plus en plus envie de dire, d'écrire : Cut the crap ! Mais je suis trop polie [/gentille/naïve : rayer la mention inutile].
- Cut the crap !!! Ca nous rajeunit pas... Tiens, faut que je me traine à l'expo Basquiat. Ca me rejeunira.


Photo contractuelle mais on ne voit pas très bien le coup de soleil

Bande son : Cut the crap. The Clash

vendredi 8 octobre 2010

Poison pour votre âme

« ... Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l’envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.

Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l’oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort !»

Baudelaire - Le poison
(Jill & Nikopol in Enki Bilal, Immortel)






lundi 4 octobre 2010

Time to kick some ass (private joke)



A bien des égards, ce billet aurait dû avoir une autre couleur et être publié le 1er octobre.

Mais un tout petit rhume, soigné avec une bonne dorlote dérivant sur quelques occupations diverses et la date est passée.

Peu importe. Je m'adapte et vous livre ma pensée du jour :

J'ai en horreur les plagiaires, contrefacteurs et autres faussaires, pompeurs d'idées à défaut de pomper autre chose qu'on ne leur laisse pas approcher.

Sauf ceux qui ont du talent, bien évidemment !

Mais là, le talent somme toute superficiel le dispute à une goujaterie insondable (sauf aux amateurs de cul de basse fosse, il en existe…), ça en devient presque magnifique.

Et pourtant, je me croyais préservée de cette engeance là par ma paranoïa naturelle et quelques mois d'intenses fréquentations minitelistiques.

Et il est vrai que la vie "IRL" me l'avait épargnée jusqu'à présent.

Aussi avais-je abordé le sphère du web avec circonspection, mais candeur.

Il semble d'ailleurs que cette espèce se développe particulièrement bien en micro culture blogosphérique.

Alors enfin, ça y est, je l'ai croisé !

La quintessence du goujat.

Certes, il y a eu quelques prétendants à qui je conserve malgré tout mon amitié ; après tout, si l'on n'accepte pas les défauts de ses amis…

(J'attends donc sans aucune impatience quelques dîners, verres, appels de celui qui trouve un peu con de dire 'allo' à une inconnue, exhibitions publique-privées de phallus et autres gourmandises. A bon entendeur… ils se reconnaîtront. Je ne relance pas, hein...)

Or donc, celui-là a obtenu l'oscar.

Evidemment, cela aurait dû rester dans mon panthéon personnel, sans tabour ni pipeau... euh, trompette.

Mais lorsque je vois avec quelle facilité il continue à pomper les blogs des autres pour nourrir le sien, je suis consternée, non pas de ses agissements… ça le regarde, mais de mon manque de jugeotte, et surtout, de n'avoir pas su écouter mon instinct.

Car au premier regard porté sur lui, j'avais "senti" le personnage.

Oui, je suis très tactile mais pas seulement...


Le voyant disparaître après quelques minutes passées sous mon regard (cf post ad hoc), je m'étais dit... quel malotru, ce type !

Et puis, oui, ensuite j'ai été flattée et ravie qu'il me sollicite !


C'est mon côté diva.

Et lorsque l'on m'a mise en garde, appréciant le personnage peu fréquentable, j'ai répliqué que moi non plus, je n'étais guère fréquentable… et j'ai voulu passer outre mon instinct.

C'est mon côté enfantin.

Ca fait beaucoup.

Puis un beau matin, je me suis levée guérie. J'avais fait une croix sur le personnage, à défaut de le mettre en croix.

Une amie à qui j'en parlais a failli mourir de rire.

Certes je lui confiais que bien qu'étant définitivement guérie, je l'aurais bien encore fait attacher par les pouces et les orteils, ainsi que les c… par quelque maître ès qualité en noeuds qui font mal là où ça fait du bien, puis aurais convoqué une demi douzaine d'hétaïres au corps huilé et nu, le téton arrogant et le cul bien rebondi, armées les unes d'orties, les autres de plumes, pour livré son corps à leurs caresses… plus ou moins amicales...

Je n'irai pas plus loin, je tiens à préserver l'anonymat si jamais quelqu'une prenait le relais… (bon courage !)

Et surtout, ce genre de fête se réserve essentiellement à ceux que l'on estime, n'est-ce pas...

Une autre jeune femme, qu'avec modestie je n'ose qualifier d'amie, devant un thé à la menthe sur une terrasse, me confirma par quelques faits, s'il en était encore besoin, mon égarement.


Je ne précise pas qui est ce goujat magnifique... je crains bien que vous ne le sachiez déjà !


Voilà ! Il paraît qu'un blog n'est pas un lieu pour régler ses comptes.

Bah… ça fait quelques jours que ça couvait et là, le compte est soldé !

NB : et en plus, le rhume est guéri !!!

***

Bon, cela ne va pas m'empêcher de poursuivre mon exploration de la micro blogosphère... d'y publier et commenter, même si je m'en abstiens pour l'instant, et je détourne à dessein une phrase de ce superbe billet de Vinvin :

"Car je me délecte des couloirs sombres, des labyrinthes, des entrepôts, des greniers, des chemins de traverse. J'aime me perdre et douter."



***

Prochains billets :

- Nuit Blanche manquée & jour de picnic dominical réussi !

- Maisons Closes, où petite française vous révèle son fantasme absolu : tenancière de bordel dans le pays du Hole-in-the-wall Gang. (oui, je parle à la troisième personne si je veux ! )

(en avant-goût, vous pouvez toujours chercher "hétaïre" sur g**gle)

Pas d'illustration sonore ou iconographique… ou alors peut-être "Eye of the Tiger"