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jeudi 28 mai 2009

Petit message personnel

Je suis privée d'internet pour quelques jours, une semaine peut-être à la suite d'un plantage, d'un court-circuit... de je ne sais pas quoi...

Au bureau, je ne consulte plus les blogs.

Pas le temps, pas envie, de passer au cybercafé.

Mais je réponds encore à mon téléphone...

Bises sucrées-salées.

Improvise-moi...

J’ai commencé à faire une liste… une liste de lieux, une liste pour une rencontre qui se doit d’être surprenante, excitante, innovante sur le simple critère de l’endroit. Il faudrait un lieu insolite pour une rencontre inédite.

Bien évidemment, ce n’est qu’un prétexte. Nous jouons à qui aura la meilleure idée, la moins convenue.

Et puis je me suis soudain souvenu de lui. Lui que j’avais totalement zappé, oublié !

A cette époque, j’étais stagiaire. C’est vous dire que le souvenir remonte loin.

Lui était Vice-Président, mais cela ne signifiait rien… Ils étaient tous VP de quelque chose même s’ils avaient à peine trente ans.

Il était marié.

Ah non, pas exactement. Je me souviens mieux maintenant. Il était fiancé. Du sérieux, la cérémonie qui se prépare un an à l’avance. Deux grandes familles qui s’allient. Il était « engagé ».

Peut-être qu’il brûlait ses dernières cartouches…

Il n’y avait pas encore de téléphone portable à cette époque. « Ils » n’avaient aucun moyen de savoir où nous étions. Aucun moyen de nous joindre, de nous pister. On pouvait trouver n’importe quel prétexte pour justifier ces absences. Il voyageait beaucoup. J’étais encore un électron libre.

C’était bien, c'était si simple…


On ne planifiait rien. On ne savait jamais s'il y aurait une prochaine fois. Parce que l'on n'envisageait rien d'autre que le présent.

« On va prendre un café dehors ? » était notre phrase codée. Avec diverses variantes. S’il était hors du bureau « J’ai fini mon rendez-vous, tu me retrouves pour un café, Place … ? »

Je ne bois jamais de café et il le savait.

On s’enfuyait comme des gamins qui auraient fait l’école buissonnière.

Il trouvait toujours un petit hôtel, au hasard. Il nous suffisait de tourner une rue à gauche, une rue à droite… On ne prévoyait rien.


Il improvisait.

Pour quelques dizaines de francs, la chambre était souvent minuscule mais propre. Rien de sordide, juste banale.

Il aurait pu choisir un palace. Il avait les moyens. Cela n’aurait fait aucune différence. On ne regardait pas le décor.

On y passait à peine quelques heures. Des heures gourmandes. Joyeuses, joueuses.

Des heures fauves aussi. Luxurieuses, licencieuses.

Lequel de nous deux était le plus prédateur ? Lequel était la proie ?

On riait beaucoup. On riait du petit sourire entendu de la réceptionniste, ou alors de l’air pincé du concierge qui nous avait tendu la clé avec dédain parce que l’on n’avait pas de bagage.

On riait de l’écho provoqué par nos rires dans le silence des couloirs désertés en pleine après-midi.

On riait du temps que l’on prenait pour franchir l’espace entre la porte et le lit, une fois la porte refermée, alors que l’un avait longuement plaqué l’autre contre la porte pour le caresser, le lécher, le sucer, le doigter.

On riait du temps qu’il prenait à se déshabiller en posant soigneusement veste et chemise sur le dos d'une chaise, pour ne rien froisser. Alors que je balançais au hasard chemisier, jupe et escarpins. Quand je les enlevais…

On riait du lit trop mou qui l’obligeait à forcer les coups de reins. Ou à nous faire prendre des positions acrobatiques indécentes.

On riait de la douche étroite. Il était grand, il pouvait à peine se tourner. Le rejoindre pour gagner du temps était un prétexte pour rester encore un peu collés. Quand j’acceptais de prendre une douche… j’aimais bien l’odeur de son foutre sur moi.

J’aimais bien porter nos odeurs mélées lorsque le travail se prolongeait tard le soir. Et que ces effluves le faisait rougir et bégayer de confusion, lui si martial. Si self control.

On riait de cette manie qu’il avait de faire semblant de partir, et puis une fois la porte entrouverte, de se pencher pour un dernier baiser et de nous repousser à l’intérieur. Encore…

Parfois on ne parlait pas. On avait juste soif. Soif de sueurs et de fluides.






Souvent on murmurait des mots impudiques, des propositions indécentes, des suppliques lubriques, il les disait parfois en anglais… il avait déjà eu tant d’amantes ailleurs. Je ne comprenais pas toujours mais sa voix tantôt suppliante, tantôt impérieuse me guidait. Et je savais faire la mienne implorante ou vicieuse.

Une fois, il m'a demandé de le rejoindre dans un grand hôtel. Hors de la capitale. Luxe. Bord d’océan. Un séminaire ou un rendez-vous avec un client. Je ne sais plus vraiment. C’était juste une opportunité pour une envie. Un mensonge peut-être.

Je ne voulais pas dormir avec lui. Alors nous n’avons pas dormi. Au petit matin, on a marché sur la plage. Un peu groggy. J’étais étonnée de me retrouver là. Hors cadre. Hors champ.

Il a voulu parler de quelque chose. Puis il s’est ravisé. Je crois qu’il était triste. C’est la première fois que je le voyais triste.

C’était notre dernière fois. Ca, je ne le savais pas.

Quelques jours après, fin du stage. Il était parti à l’étranger. Vers 16h00, alors je faisais le traditionnel petit tour pour remercier, j’ai reçu un gros bouquet de roses pâles d’un célèbre fleuriste de la Rue Royale. Elles avaient de si longues tiges. J’étais très embarrassée.

Je ne lui ai pas laissé mon numéro de téléphone personnel. Ni d’adresse.

J’étais encore une jeune femme trop bien élevée.

On s’est recroisé une fois, quelques mois après ; "ils" me proposaient un vrai job. Je crois qu’il m’a fortement recommandée. Je n’ai pas donné suite.

Beaucoup plus tard, par hasard, j’ai su qu’il avait monté sa propre structure. Qu’il cherchait des collaborateurs. Je venais de divorcer, je cherchais un nouvel emploi, c’était dur. J’aurais pu… mais je n’ai pas voulu.


Aujourd’hui, bizarrement, je me souviens surtout de ces petites chambres banales. De ces rendez-vous improvisés. De nos parfums entremelés.

Nous n’avions pas besoin de lieu insolite, ni de fanfreluches, de décors raffinés, de dentelles, de cordes ou de cuir.

Tout était si simple.

J’ai déchiré la liste.

Et si on allait prendre un café ? Improvise-moi...

lundi 25 mai 2009

A voir, à lire ... et méditer

A voir :

Une très belle et émouvante photo de shibari sur le superbe et singulier blog de L singulière plurielle, où je vais sans jamais commenter, ce qui n'est pas le cas de quelques uns de mes lecteurs, n'est-ce pas ;-))

Donc ici : http://lsinguliereplurielle.blogspot.com/2009/05/une-nouvelle-corde.html

Eventuellement les courts métrages joliment pornographiques (payants) sur Second Sexe (je n'arrive pas à copier/coller le lien).

A lire :

Mes commentaires incendiaires sur un livre pseudo-féministe (le Petit livre rose de la serial loveuse - Servane Vergy - Ed. Blanche) là : http://boudoirlibertin.canalblog.com/ ce qui m'épargne de l'écrire ici !

B