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mardi 27 novembre 2007

Rouge rubis (draft)










Texte de fiction - Toute coïncidence avec des personnes ou des lieux existant est fortuite.

8 h 00 - j'arrive au bureau, dans un bel immeuble du quartier de la place vendome. Je soupire d'aise, enfin, je commence à prendre mes marques. Cela fait trois semaines que je suis directeur administratif et financier pour cette boite de conseil. Ca fait du bien de travailler pour des grosses pointures, des mecs intelligents, exigeants mais qui savent encore s'éclater. Le soir de la signature de mon contrat, la virée qu'on a fait dans les bars, les boites, m'a définitivement convaincu. J'ai enfin trouvé ma place.
On est libertins, mais bien éduqués. Famille, boulot, autres jeux. Un temps pour chaque chose, la loi du silence, pas de complicité glauque mais du respect.


Il y a juste une ou deux choses qui me mettent mal à l'aise. D'abord, j'ai l'impression bizarre de n'être pas seul le matin. J'aime bien démarrer seul. Les autres quittent tard, donc arrivent vers 9 h 30, souvent après avoir fait un tour dans la piscine ou la salle de sport du racing. Or, c'est comme si ces murs étaient … hantés. Je crois entrevoir une ombre, sentir un parfum masculin, parfois une odeur si caractéristique… non, ça ne peut pas être ça.


Et puis, il y a autre chose… l'organigramme m'intrigue. Bien sur, ils sont tous associés, quelques collaborateurs. Et puis elle, une femme que je ne connais pas encore. Son dossier perso est vide. Sauf son contrat. Salaire correct pour son poste, un peu généreux peut-être, et des tas de privilèges. J'ai interrogé mon assistante, qui s'est fermée comme une huître. Puis j'ai compris, elle était arrivée en même temps que A, nouvel associé. Promotion canapé !


Ce matin, je fais encore le tour des bureaux déserts quand je remarque de la vapeur qui s'échappe de la salle d'eau réservée aux associés. Un parfum de prix. Féminin. Tiens, tiens… intéressant.


La porte semble ouverte, je tire. Une femme est là, qui remonte un bas, un pied posé sur le tabouret de bois. Elle porte un soutien-gorge superbe, large, en dentelle grise, un porte jarretelle et ses bas.
Elle me regarde sans ciller. -Bonjour !


Mes yeux remontent lentement, du haut de la cuisse blanche jusqu'à ses yeux. C'est une brune, c'est certain. Mais châtain. Naturelle.


Sans façon, elle me tend la main. Me sourit et veut parler. Une main puissante me tape dans le dos. A.


Salut, alors… on s'acclimate ? La voix n'attend pas de réponse. Le ton est ferme. Calme.
Il m'entraîne sans explication.

Plus tard, on me la présente. Comme si rien ne s'était passé. Arrogante ? En fait, même pas. Trop maternelle, cette nana. Elle est de plusieurs comités de projet, assiste parfois au comex, et franchement, elle me gave. Je ne comprends pas son rôle. Parfois, elle me pose des questions d'une naïveté crasse. Je m'enferre dans mes réponses, les autres regardent en l'air, ou consulte leur bidule électronique… et je finis par découvrir que je me suis planté… c'est elle qui a raison ! D'autres fois, elle attaque franchement, directe. Pas de gant. Je ne suis pas sa seule victime, mais elle me met au pied du mur avec tant de gentillesse, tant d'indulgence, que ça me met hors de moi.

Plusieurs semaines après, coup de téléphone du patron. -Vieux, fais immédiatement un virement de xx.000 euros sur le compte de B. Tu lui fais signer le papier habituel. Elle rembourse dans 6 mois.


Tiens, tiens, la pimbêche a des petits soucis. Voyons ce qu'on peut en tirer. Je la reçois, elle a l'air ailleurs, fatiguée. Je la manipule sans problème, j'ai été formé pour. Elle est prête à se confier, puis se ravise. -Je ne vois pas où vous voulez en venir.


-Ecoutez… j'applique MA politique de DAF. J'ai besoin de 48 heures pour arranger ça. Mais, je peux accélérer un peu. Je vous sens stressée, vous seriez disponible pour un déjeuner… au calme ? Je connais un établissement très agréable. En forêt de Saint-Germain, beau relais.


-Le Cazauxxx ? Oui. Je connais. Demain ?


Je suis soufflé. Elle a accepté si vite. Elle a vraiment besoin de fric.


Le lendemain, elle m'avertit qu'elle prendra un taxi. J'ai pris soin de lui glisser un petit mail : Pour déjeuner, je souhaiterais bien vous savoir vêtue comme le jour de notre première rencontre.


Pendu pour pendu… si elle me dénonce, autant aller jusqu'au bout.


Je l'attend depuis un bon quart d'heure, table à l'extérieur, il fait bon. Elle arrive, longue jambe qui sort de la Mercedes, fins escarpins, un éclair de chair blanche. Heureusement que j'ai pris soin de m'assurer qu'une chambre était libre.


Intriguant... elle embrasse le maître d'hôtel comme un vieil ami. Elle semble chez elle. S'installe à ma table, me salue à peine. Je suis plus aimable.


-Que souhaiteriez-vous boi…


-J'ai pris la peine de commander ce matin. Cela ne vous gène pas? Ne perdons pas de temps.


On lui apporte une coupe de champagne, des mignardises délicates. On me met juste un bol de potage clair et de l'eau. Je suis surpris.


-Mon cher Directeur, je pense qu'il vaut mieux que vous mangiez léger. Parlez-moi un peu de vous, de votre carrière.

Elle m'amuse, avec ses grands yeux verts, sa bouche rouge rubis entr'ouverte. Je commence, je ne me vante pas. Je n'enjolive rien. Elle semble apprécier, relance en hochant la tête.


On m'apporte ensuite un steak tartare. Elle a droit à une superbe pièce de bœuf qui me fait saliver.
Mais elle plonge ses doigts dans mon assiette, prend un capre, et me le tend. Je tire la langue pour l'attraper, elle le dépose délicatement. Courtisane… j'ai bien pioché.


Elle recommence. Cette fois, elle malaxe la viande, quelques ingrédients, à même les doigts, puis me les fourre dans la bouche. Les autres convives nous regardent. Choqués.


Elle remet ça plusieurs fois, je sens son pied le long de mon mollet. Juste posé. Brûlant. Je fais tomber un couvert. Je veux vérifier. Mais avant que je puisse, une main ganté de blanc s'interpose. -Monsieur, laissez, nous allons changer votre couvert.


Elle a été agacée par le geste. Se lève. Elle va partir. Que je suis c…


-Venez, prenons le dessert dans la suite.


Suite grand siècle, dorures, lit à baldaquin, colonnes de bois tourné. Elle me désigne le grand fauteuil sur lequel je m'assied, en prenant le livre imposant qui est posé sur le siège. -Je suppose que vous connaissez ce photographe, cet artiste ?


Je feuillette, intrigué, le livre troublant. Une page porte un curieux signet rouge. Mais avant que j'y arrive, elle commence à se déshabiller. Lentement. Tête baissée. Je suis abasourdi. Le chemisier, la jupe… elle dévoile un corset du même rouge sombre prenant bien la taille, gonflant le buste déjà généreux, tendant des bas noirs de voile fin, dévoilant des hanches juste un peu trop rondes. Elle s'approche, pose un genou sur le siège, me pince un peu la cuisse du pied. -Voulez vous bien me donner … elle désigne le signet.


Je le retire. Un string rouge. Elle tend sa cheville. Je comprend qu'il faut que je la rhabille. Ma main tremble. Elle me prend le menton. Lève mon visage -Allons, un grand garçon ne devrait pas se troubler pour si peu. Vous méritez une petite leçon.


Elle enfile le string rapidement et me tire par la cravate Nous sortons de la chambre. Nous croisons des clients, elle ne semble pas gênée. Je suis fier comme un coq. Escalier… nous descendons. Elle passe derrière moi, me saisit les cheveux. Là elle pousse un peu. Nous croisons encore deux serveurs qui font une bouche de poisson et laisse tomber leurs assiettes avec fracas.


Sous-sol, couloir étroit, glauque, sombre. Je veux me dégager de la prise. Elle me saisit le bras, le tord vers l'arrière. Puissamment. Me glisse à l'oreille. -Vous pouvez dire non. Tout sera terminé.


Léger coup dans le mollet, elle veut me mettre à genou. Je fléchis. Tombe à ses pieds.


Elle se recule, me regarde. Je m'approche pour embrasser son ventre. Elle arrache le string, la colère la galvanise. Se caresse avec un instant. -Vous voulez ?


Total mépris. Elle me le jette au visage. -Trop facile, mon ami. Vous avez cédé si vite.


Elle va partir. Je la retiens. Fermement. -Croyez-vous ? Regardez-vous.


Je la fais tourner, l'empoigne sans hésiter, fouille de mes doigts. Retire plus de jus que jamais encore.
Elle s'échappe. -Très bien. Alors continuons.


Nous remontons du passage souterrain dans une dépendance en piteux état. Presque en ruine. Elle me désigne un siège de fer. -Je reviens. Déshabillez-vous.


J'attends. Des bruits étouffés, des murmures. Peu m'importe. Je passe à côté, superbe lit rond. Dans une salle sans chauffage, crasseuse à part quelques chandeliers. Sur le lit, des accessoires. Surtout des jouets pour les femmes. J'ai gagné, le reste va être délicieux. Je me déshabille sans hésiter.


M'allonge nu sur le ventre. Je suis sur de moi. Je connais l'effet que mon corps produit sur les femmes. Je garde juste le string à la main.

Je sens son odeur. Elle revient, tire sur le string -Je peux vous l'emprunter ?


Je vois qu'elle a remis sa jupe. Elle se penche, met un doigt dans ma bouche, puis y enfonce délicatement le string. -Sommes nous prêts pour le dessert ?


Je hoche la tête, me met à quatre pattes, plein de vigueur.


C'est alors que j'aperçois le martinet de cuir noir dans sa main. -Ne bougez pas !


Je reste figé. Soudain attentif. Le cœur battant à tout rompre. Je le veux et en même temps, je m'y refuse. Je me sens tendre les fesses alors que je n'ai qu'une envie, la culbuter par terre, sur le sol de béton et de gravas.


Les lanières me caressent. Je ne la vois plus. Elle passe lentement le cuir sur mon corps, dessous, flatte ma chair tendue à l'extrême, puis revient sur les cuisses, plus haut, elle décrit de grandes arabesques. J'attend le premier coup libérateur. Elle hésite… elle n'aura pas le courage. Elle va se glisser sous moi. La douce caresse sur la pean fine déja toute gorgée, sa tête penchée que j'ai entrevue en me regardant le ventre, sa langue passée sur ses lèvres, tout ça m'en a donné la preuve.

Mais je sens le manche se présenter, s'insinuer. Je suis furieux. Je dois m'échapper. Pourtant, je donne un grand coup de rein vers l'arrière. Tenu fermement, le manche me transperce. Je viens alors sans retenue. Et m'écroule.


J'entends un mouvement… deux grandes ombres sur moi. Deux types qui viennent gicler sur mon visage.

A. et le grand parton sont là, rigolards. -Vieux, bienvenue au club !!!

Ils tapent dans leurs mains, trois petite punkettes arrivent en courant qui viennent me laver de la langue avec empressement. Nous passerons le reste de la journée à jouer avec elles.

Je suis plus à l'aise maintenant. Je suis du matin, elle aussi. Lorsqu'elle le veut, je suis toujours disponible. Comme les autres.

Oui. Dans cette boite. J'ai trouvé ma place.


B



4 commentaires:

Anonyme a dit…

Absolument sous le charme.
"Vous devriez manger léger monsieur le directeur", merveilleux.
Et les clin d'oeils du matin... merci p'tite française.
Merveilleux de lire ça ici le matin au travail.

Libertin a dit…

Ce n'est pas désagréable l'après-midi non plus.
Mais ce n'est pas le scénario que j'aurais retenu bien entendu.

Anonyme a dit…

Excellent texte, "Monsieur" B, on s'y croirait, pour qui a plus ou moins vécu ce genre d'expériences... Bises libertines.

Petite Fr@nçaise a dit…

Messieurs,

Chacun dans votre genre, vous êtes ... si appétissants.

Vous m'encouragez à poursuivre. Je l'ai avoué, je suis gourmande.

B