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jeudi 29 novembre 2007

Amours (suite...)

A-t-il eu un mot malheureux, a-t-elle mal interprété ? Ils se sont fait peur. Il a demandé à ce qu'elle vienne, immédiatement. Qu'elle prenne un avion dans l'heure. Elle a rétorqué qu'il n'avait même pas le courage de l'appeler pour s'excuser. Il ne voulait pas. Surtout ne pas ré-entendre sa voix... Encore, encore, encore. Et puis ...

[...]
Décris toi, en mots.

Allongée sur le lit. Confortablement. Impatiente. Regarder l'écran de biais. Plusieurs jours que j'attend. Et que je ne veux pas.

Je supplie mais j'espère qu'il ne cédera pas.

Encore prolonger.
Encore attendre.

Et puis la brèche, de part et d'autre.

Les liens qui cèdent. Perte du contrôle et pourtant, geste si volontaire. Pulsion pure, générée par la peur et le besoin.

Se décrire à haute voix pour lui donner à savoir, lui donner l'image.
Si difficile.

Montrer son cul ? Facile.
Ecrire la jouissance ? Facile.
Décrire la masturbation ? Facile. A froid.

En chaleur, décrire la paume qui presse, à sa demande.
Alors que le simple fait d'effleurer me rend incapable d'écrire. De décrire. Difficile.

Donner à entendre comment les doigts s'insèrent dans la moiteur suintante, fouillent la chair molle, cherchent et ne trouvent pas. Comment ils insistent.

Délier encore un lacet du corset qui enserre dans la tête les mots pour avouer.

Donner à entendre. Pour montrer.

Louve en chaleur, qui se doigte enfin, encouragée par la voix. Sans retenue, exposée, encore plus totalement que sous l'œil de la caméra, des voyeurs, des amants.

Louve qui supplie, qui réclame encore des mots, parce qu'elle sent la jouissance si proche et si inaccessible.

Perdre le contrôle.

Crier, feulement de louve, cri de femme. Voir blanc, l'espace d'un instant.



Récupérer le cellulaire qui a échappé lorsque la main, le corps sont devenus incontrôlables. Entendre encore la voix, très loin. Ne plus pouvoir répondre, bredouiller.

Egarée, abandonnée.


J'essaie... J'essaie de te décrire le moment où [...] Nous aurons déliés les liens qui nous empêchent d'être animal. Et si humains.
***
J'ai essayé de décrire l'amour, mais il y a tellement de possible. J'ai encore le vertige.

Il a répondu :

Tes soupirs hier m'ont rendu absolument planant dans ma voiture. et même en soirée. Lorsque je me suis couché, j'entendais encore ces murmures presque incompréhensibles, ces soupirs saccadés si ennivrants, ces petits cris sourds impulsivement accordés, sans retenues, sans prémiditation, sans jeu. Même pas besoin de me dire que tu jouais, je n'y croyais pas.

La sincérité recherchée enfin murmurrée.

Heureux? Absolument.
Bandé? Entièrement et complètement.
Accro? Totalement.
Souriant? Plus que jamais.
[...]

Ta voix, ton abandon. [...]


B

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Que de nuances et d'érotisme par içi.
Vos effleurements sont si sensuels. Je reviendrais vite.

Anonyme a dit…

Délicieux abandon.
Doux murmures.

Attentif et absorbé.

Magie.

Vol plané!

Libertin a dit…

Description bien excitante.

Abandon sensuel.
Partage.
Renouer avec son animalité.
Y gagner en humanité...