Ce pauvre Tantale fut condamné pour l'eternité à errer dans le désert, ne pouvant étancher sa soif auprès d'un fleuve qui s'asséchait à chaque fois qu'il s'y penchait pour boire, ne pouvant saisir les fruits qui alourdissaient les arbres au-desssus de lui car les branches s'éloignaient lorsqu'il cherchait à les saisir. Donc, il me fallait trouver trois éléments à combiner pour lui offrir un délicieux supplice.
- Non, je ne peux pas choisir. Je ne sais… c’est trop dur, renoncer à ça pour… un vrai supplice. Comment fais-tu pour…
Je savoure ces quelques mots, son émotion, son trouble. J’ai encore réussi.
Nous devrions travailler. Nous pourrions... mais il faut travailler. Il a appelé, j’ai accepté de parler encore quelques instants. Et puis il faut que nous fixions ce rendez-vous pour cette prochaine rencontre. Justement j’ai eu une idée de jeu. Faire vite. Lui dire en quelques mots et raccrocher. Pour le laisser imaginer.
- Je vous propose le jeu suivant. Un bandeau chacun, pour nous priver de la vue. Nous ne parlerons pas. Tout sera fixé d’avance. Je me glisserai à côté de vous sous les draps et, cette fois, vous offrirai trois parties de moi à associer avec un sens et un seul. Toucher, sentir, goûter. Ce que vous sentirez, vous ne pourrez le toucher. Et ce que vous toucherez, vous ne pourrez le goûter. Evidemment c’est un peu artificiel. Car ce que vous goûterez, vous le sentirez aussi. Mais faisons comme si… voulez vous ?
- Mmmmm
- Pour les trois parties : dans l'ordre que vous voudrez. Allongée sur le dos, donc du cou jusqu’au-dessous du nombril. Puis ensuite, des hanches aux genoux. Cela fait deux parties bien distinctes. Pour la troisième, faisons simple, le dos de la nuque aux genoux. Donc si vous choisissez de goûter telle partie, de la lécher… après, il ne vous sera plus possible de le faire ailleurs. Même chose pour le toucher… Vous comprenez bien ?
- Ohhhh le choix est déjà fait, c’est faci… [silence électronique plein de ces grésillements désagréables] Hey ! attendez un peu ! Il faut que je réfléchisse… Non je ne peux pas choisir…
Ahhh il a enfin saisi.
Mais il aime les défis. De sa voix soudain adouci, il commence à me caresser de mots.
- Donc, si je touche, c’est seulement avec les mains ? bien, bien… et si je goûte… Très bien ! vous croyez me connaître, me piéger, m'obliger à sentir mais ne pas toucher… d’abord je choisis le dos et le toucher. Vous masser la nuque d’abord, les épaules et longuement le dos. Et c’est moi qui vous aurai ainsi à ma merci.
- Tttt ! dans vos rêves !
- Est-ce que je peux me mettre à califourchon sur votre dos pour poursuivre le massage ?
- Euh… oui [je suis un peu perdue, je les connais, ses mains, leur douceur, leur habileté]
- Ah ah !! Donc, à califourchon sur vos reins, j’ai tout loisir de me frotter contre vous, de frotter mes ... enfin de me frotter sur vos reins, ah ah ah [zut de zut… je suis piégée] tout en massant délicatement vos genoux, vos cuisses, vos fesses à pleines mains, l’une après l’autre ou ensemble, les ouvrir, les écar… Arrêter de soupirer ainsi, je pers le fil. Donc, les écarter et y loger ma queue et des doigts vous pénét--
Il me faut l’arrêter.
- Non !! juste les mains !
- Argh… cruelle ! tant pis. Vous l’aurez voulu, je ne vous dis pas la suite. Puisque je ne peux plus toucher, je vous retourne du museau et c’est votre cou que j’explore en premier. Et puis soulever vos bras, y trouver cette odeur douce, revenir vers vos seins, sous vos seins plutôt, là où vous mettez si habilement une goutte de parfum pour qu’il reste et s’y réchauffe, he he … je vous connais bien n’est-ce pas ? et remonter un peu, m’emplir une narine, me coincer un téton dans la narine… ouais ! je vais me prendre un ligne de téton, ça sera bien mieux qu’une ligne de… Hey ! ça suffit !
Je n’ai pu m’en empêcher, le ton soudain gouailleur m’a fait gémir. Liquéfiée, j’attends chaque nouveau mot, chaque inflexion de sa voix. Je veux ses mains, je les sens massant, ouvrant, fouaillant. Je sens le poids de son corps sur mes reins. Maintenant la chaleur de son souffle, sa figure écrasée sur mes seins qui se dressent, brûlent. Je gémis de désir, de manque, de frustration. Je sais les caresses qui vont suivre, sa bouche douce puis avide. Je la veux et mes doigts …
- Attendez [sa voix se fait pressante, murmure] attends encore un peu, laisses moi te dire encore. Pour une fois. Tu te caresses ? Attends encore, laisses moi pour une fois te mener, je t’en prie. Ensuite j’irais chatouiller ton nombril de mon nez, je veux encore profiter de ton odeur, encore. Je prendrai tout mon temps. Je veux prendre le temps. Ton jeu est fou, je ne sais pas si je pourrais résister.
Qu’il arrête de parler, il faut qu’il se reprenne. Je ne veux pas. Pas comme ça. Ouf, il redevient calme.
Et si je n’ai pas déjà … et bien hum hum… j’irais Madame, en fait de votre nombril à vos genoux pour les embrasser. Et remonter sur la cuisse en y imprimant de petits baisers d’un côté puis redescendre de l’autre. Enfouir ma tête entre tes genoux pour faire glisser ma langue du genou jusque… sur la peau si douce de tes cuisses et les ouvrir de grand coups de langues de gauche et de droite et remonter…
Il se tait. Puis-je en supporter plus ? Oui- Non- je suis prise au piège du jeu que j’ai lancé. Je ne veux pas que ça cesse. Je murmure « Encore ». Je gémis et il comprend. Il cède et les phrases n’existent plus. Il n’y a plus que mon prénom qui revient dans sa bouche, et une supplique, car il y a des mots qu’il ne prononcera jamais. « aides moi, guide moi, apprends moi ce qu’il faut faire, ce qu’il faut dire ». Alors je reprends :
- Ta bouche sur mes lèvres, ta langue qui les ouvre et qui vient chercher, soulever, saisir doucement par en dessous le cl...
Mais le flot le submerge. Et il libère ses mots.
-Laisses moi te prendre, maintenant. Je veux te prendre, je bande. Je ne tiendrais jamais. Je veux te prendre maintenant. Je me branle, je vais jouir. Je n’en peux plus te t’entendre gémir comme ça. Je me branle. Caresses toi, jouis avec moi. Je te prends.
Ce qu’il a dit ensuite, je ne sais plus.
[…]
Je reviens peu à peu à moi. Il est tard et je veux fixer le rendez-vous.
- Bon il est temps de travailler. Revenons à ce rendez-vous. Quand ?
- Et bien… mais il faudra trouver un autre jeu maintenant.
- Oh… j’ai déjà une autre idée.
- Ah oui ???
- Oui ! Un peu sur la même base. Mais cette fois, c’est moi qui commence et j’associe les 3 sens : de face, je touche, je goûte, je sens un endroit différent. Puis à vous, sur moi. Vous devez reproduire les mêmes gestes aux mêmes endroits, puis je me retourne et vous faite trois nouveaux gestes. Qu’ensuite, je reproduis sur vous. Donc, l’un et l’autre, si nous voulons être touché, goûté, etc ici ou là, il nous faut réfléchir et d’abord le faire sur l’autre. Et reproduire exactement, sans nous tromper… Sinon…
- Sinon ?
- Et bien un gage. Pourquoi pas ? un truc idiot du genre réciter une table de multiplication à l’envers, ou chanter une chanson ou des pompes… enfin rien d’érotique. Evidemment, si vous n’êtes pas capable d’assumer le gage, ou si vous vous trompez… le gage se transforme en punition. Douce ou …
- Arghhhh… arrêtes ! je vais encore... comment fais tu ?
***
Et vous, quelles associations feriez-vous ? Réfléchissez bien et... jouez !
B
mardi 25 mars 2008
Supplice de Tantale.
Publié par Petite Fr@nçaise à 14:24
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8 commentaires:
Pas mal du tout ce jeu... Vraiment !
On peut le décliner de plusieurs manières. Je passerais des heures à jouer de la sorte. C'est quand même mille fois mieux que le tiercé...
Ce jeu est séduisant mais j'apprécie la photo et la position de l'homme qu'elle induit, délicate et tout en dévotion intime ....
Je vois que l'on peut avec vous et sans crainte de s'ennuyer un seul instant, envisager de longues nuits d'hiver polaire...
les jeux sont fais , rien ne va plus
waid
Dommage que je n'aie pas de partenaire sous la main là... sinon je le mettais en pratique de suite votre jeu. J'aime beaucoup !
Mais voilà qui est créatif et récréatif ! Subitement, là, j'aimerais bien jouer moi. Jeu de mainsm jeu de vilains ? Mais je veux bien être vilaine aussi. Bon seule cela risque d'être plus dur ! Arrhgh je n'aurais pas dû vous lire ce soir, avec la lune, tout ça, je ne me tiens plus...
Vous m'avez fait le plaisir de me lire et de me dire de gentilles choses sur mes mots...
Les vôtres m'émotionnent énormément... Je tenais à vous le dire...
Je ne sais plus où j'en suis.
Mes mains, mon nez, ma bouche, mon sexe. Tous, et dans le désordre s'il vous plaît, sont radicalement affolés à la lecture de ce texte diabolique.
Et elle ose ajouter "réfléchissez bien" !
Bon, après une douche froide, peut-être, mais là !
Impossible.
Tout cela me donne de terribles envies de jouer...
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