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dimanche 30 janvier 2011

L'absent



Largo W ou ...
Il y eut ce moment précis où tu m'a manqué, terriblement manqué. L'homme à côté de moi parlait mais j'ai perdu le fil.

Le débat s'égarait.

Tu aurais su dire les mots, revenir à l'essentiel, sinon à l'essence de l'acte de création.

Tu aurais su dire ce qui distingue l'art de la vie.

Tu aurais pu nous faire dire ce qui nous choque, notre limite, la palissade que nous ne voulons pas franchir et la planche mal ajustée que l'on écarte pour regarder "ça".

Tu aurais su faire parler l'artiste, les artistes, ou pas. 

Tu sais quand il faut se taire et observer.

Il faisait froid et j'aurais aimé trouver ton regard, m'y réchauffer tant tes yeux rieurs étaient source de chaleur.

Je me suis rapprochée de L, qui m'a confié sa démarche tandis que je me perdais dans ses yeux bleus (note pour plus tard : se concentrer sur sa carrure ou ses oreilles), alors qu'en arrière plan, des choses attachantes prenaient place.

Provocateur pervers, tu aurais alors su joindre le geste à la parole, les maux aux mots,

mais d'autres l'ont fait.

Et je t'ai trouvé là.

Impalpable présence, plus qu'une image fantomatique que mon esprit rejette,

et il y avait cette fragrance, pour moi seule

Bon, j'avoue qu'il y avait aussi ces jolies fesses ornées d'un immense tatouage et rosies par deux fort beaux objets à lanières maniés habilement par un homme en noir. J'ai cru entendre "intéressant tatouage" murmuré à mon oreille

ou était-ce seulement mon imagination dans l'écho sec des claquements ?

Et lorsque L, G et ? tels les trois mousquetaires se sont retrouvés sur le canapé, bel assortiments d'hommes sous nos regards féminins concupiscents, tu manquais indubitablement au tableau qui pourtant ne nous fut pas indifférent.

D'autant plus que malgré nos suggestions insistantes, ils ont refusé avec fermeté mais non sans amusement de tester pour eux-mêmes les talents de l'homme en noir.

J'ai parfois regardé la porte, m'attendant à te voir surgir, serrer des mains, prendre les hommes dans tes bras dans cette accolade si virile et fraternelle, irrésistible, ou saisir les tailles et attirer les femmes à ta bouche.

J'aurais cru que… mais non.

Et puis ma superbe voisine est devenue bavarde et je t'ai oublié…

Enfin, je crois que c'est ce qui c'est passé.

M'enfin, elle va tomber cette serviette ?

Et comme tu es quand même l'homme qui a le plus de talent, capable de sérieux tout autant que de faire le clown, de me faire rire et d'auto-dérision que j'ai jamais rencontré (oui, je sais, la barre est haute, et quand je parle de barre...) je rajoute celle-ci :


René Gruau pour Eau Sauvage - 1966

et puis il manquait un peu de musique à cette soirée dans une maison rouge...

2 commentaires:

Narracoeur a dit…

J'aime ce parfum. Pas celui des illustrations. Je ne le connais pas vraiment. Mais celui qui émane de vos mots, comme bien souvent.

enfant gaté a dit…

oh comme cela avait l'air bien ;-)

Que vos mots sont plein de bonheurs, plaisirs et souvenirs