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lundi 5 juillet 2010

La seconde révolution sexuelle

Je n'aime pas quand Rue89 met un cliché inapproprié pour illustrer un sujet important. "La Presse a-t-elle un sexe ?"

En fait, la bonne question aurait été "La presse a-t-elle un genre ?"

Mais bon... il faut que j'arrête de chipoter sur les mots...

Ensuite, je ne vois pas le rapport entre la question et le cliché montrant une famille de naturistes feuilletant des magazines chez un vendeur de journaux. Quelqu'un aurait-il la bonté de m'éclairer ? Dès qu'on parle de sexe, ou de genre, il faut montrer des gens à poil ?

Enfin, ça ne les gêne pas, chez Rue89, d'afficher une ado nue ? [c'est ce qui me choque le plus et je me demande s'il n'y aurait pas matière à ... enfin bref]

Evidemment, je ne mets ni le lien ni la photo... !


J'aime l'article sur la prétendue "Aube de la révolution sexuelle" (Retour vers le futur 2?) parce qu'il m'a bien fait rire.

Nous avons donc un philosophe, cité plus bas, qui affirme :

"La première chose à savoir quand on parle de révolution sexuelle, c'est que ça reste marginal, ça touche essentiellement une population diplômée, jeune et urbaine."

Lo*na, bimbo "libérée" qui saute au paf du premier venu dans un dé à coudre d'eau bouillonante, icone de cette population "diplomée, jeune, urbaine"... lol !

Jeune, je veux bien, urbaine... ça se discute, mais diplômée... j'ai un gros gros doute. Faudra que je lui demande la prochaine fois que je la croise à la superette !

Le papier poursuit :
"On voit quand même émerger actuellement, avec les mouvements polyamoureux, no kids, ou le développement des théories "queers" des personnes en recherche d'une autre façon de vivre leur(s) couple(s) et leur(s) sexualité(s), de nouvelles façons d'aimer et de vivre son corps, encore plus détaché de la procréation et même de la cellule familiale « traditionnelle ». "

Tiens, tiens... mon oeil s'écarquille. Serait-je en train de vivre un moment historique ?

"Peut-être une nouvelle « libération sexuelle » ? Pour Philippe Combessie [le philosophe du début], « c'est possible, mais comme la précédente, elle risque de rester plutôt urbaine et d'avoir peu d'effets visibles, même s'il est possible qu'elle trouve une caisse de résonance par le biais d'Internet »."

Ce philosphe ressemble aux économistes, incapables de prévoir le boom économique comme la crise, mais affirmatif dans ses analyses. Des faits, des études, des chiffres ??? Rien, nada, et ça ne s'arrange pas :

'Ce n'est pas une nouvelle, mais des tendances qui pouvaient paraître incongrues ou délurées il y a cinq ans le sont beaucoup moins aujourd'hui. Les sextoys sont sortis du placard, même T_F_un en parle, c'est dire."

C'est sur... si la télé en parle, c'est fondé ! Ultra-scientifique la démonstration.

"Comme me l'expliquait Felix Ruckert, chorégraphe et organisateur du stage BDSM où je m'étais fait mal aux fesses [comprendre parce que la journaliste avait dansé, pas pour autre chose... ] :
« Il faut construire un espace, un cadre dans lequel les grands enfants que nous sommes pourraient “se lâcher”. Et où les explorateurs en puissance qui sommeillent, dans ce qui reste d'adolescence en nous, pourraient découvrir de nouvelles facettes d'eux-mêmes et des autres. »"

De "grands enfants", là je veux bien... mais ré-infantiliser le sexe au stade ado, non !

[Le chorégraphe proposerait d'apprendre à "jouer le BDSM". Je n'en sais pas plus.]

Ensuite, le papier évoque ce qui se passerait à Berlin :

"L'évènement X-plore existe depuis sept ans et se définit comme un lieu de « sexualité créative » à travers une quarantaine d'ateliers, démonstrations, conférences et performances.
Le festival vise à présenter des jeux originaux, des personnes qui ont exploré d'autres facettes de leur sexualité, des techniques ou des rituels spécifiques. Les objectifs peuvent être de nature thérapeutique, esthétique, quête spirituelle ou recherche de ses limites : chacun les siens. Les organisateurs parlent de « culture sexuelle »."

La sexualité créative, le sexe récréatif... je rêve éveillée là.

"Culture sexuelle"

oh oui.... un revival des Cours d'amour [petite française, t'as rien compris là... c'est pas des troubadours et du doux pays occitan dont il est question, mais du hardcore "soft", du cul pour le cul mais sans le "cul". assez obscure cette histoire. ]

Vous aurez remarqué au passage que le premier objectif mentionné est de nature "thérapeutique". Le bon viel alibi médical, voire hygièniste.

Ensuite "quête spirituelle" : la rédemption par le sexe... concept très nouveau assurêment. Et surtout lorsque l'on y associe un peu de BDSM... laissez venir à moi les flagellants.

"Recherche de ses limites" : je croyais qu'il s'agissait de créativité, de libération.

Le meilleur est pour la fin :

"Alors, l'avenir dira qui j'étais en ayant la perception en 2010 qu'on est en train de vivre une seconde révolution sexuelle, encore à peine naissante et balbutiante mais irrésistiblement présente… Celle de l'ouverture du potentiel sexuel en dehors des notions de couples.
Vidéo : la bande annonce d'« Emmanuelle », film érotique sorti en 1974."

Mentionner un film de 74 pour illustrer le fait de vivre une "seconde" révolution sexuelle, c'est une vraie trouvaille. J'aurais choisi "Quelques messieurs trop tranquilles pour ma part..." beaucoup plus drole. Et bien moins consensuel.

Sexualité créative, ouverture du potentiel sexuel... vous voyez mon sourire ?

Bref, mes choupinous adorés, sachez-le... vous êtes les protagonistes d'une seconde révolution sexuelle mais vous n'y aurez pas droit... la fête, le grand soir, c'est pour vos enfants ou vos petits enfants !

Mieux vaut en rire...

Et surtout n'oubliez pas : sortez couverts !

B

PS
Petite annonce : Diplomée, (encore) jeune et urbaine cherche partenaire (genre non spécifié) pour exploration de l'ouverture de nos potentiels sexuels en dehors de la notion de couple, notamment en ateliers de groupe, et travaux pratiques en binôme voire minigroupe.

Je crois que je la tiens enfin mon annonce de site de rencontre.

PS2
For the avoidance of doubt : cultiver la sexualité, c'est comme intellectualiser le sexe dans les dîners en ville, il y a toujours un moment où je demande "quand est-ce qu'on passe aux travaux pratiques ?". En général, ça jette un froid. (bon... je pipote un peu là)



Zut... j'oubliais l'indispensable photo perso

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bien vu...
cet article racoleur et affligeant ne M'a même pas donner envie d'argumenté tel que vous l'avez fait et merci à vous.

Il est toujours bon de lire
"qu'avez vous fait de la revolution sexuelle ?" de Marcella Iacub.. Ca calme un peu ces bétises...

Le 21eme c'est le 19eme avec Internet en plus... (le porn, 21, et les bordels, 19, le confort, l'hypocrisie des bourgeois et les enfants à l'usine, les affaires et les revolutions réprimées dans le sang...)
La citation n'est pas de moi, mais Je connais assez bien le 19eme et un petit peu le 21eme
:-)

Gaspard a dit…

il y a parfois des journalistes qui feraient mieux de s'abstenir... la seconde révolution sexuelle on en reparlera... mais oser dire que la première est restée urbaine, jeune et diplômée... comme si la contraception, l'avortement, la sexualité des adolescents, la libération de la masturbation, la chute du nombre de mariages, l'augmentation des divorces, n'étaient restés qu'une affaire de bobos parisiens... quand on lit "la révolution sexuelle" de W. Reich... écrit dans les années 1930, on comprend le chemin parcouru (et ce qu'il reste à faire...) :o)

Une louve a dit…

Si j'ai bien (heu) tout compris
avant c'était tabou au fond du lit
Puis "notre corps nous appartient"
Pour arriver "à qui est cette main ?"

... lamentable en effet...

photaphil a dit…

Les journalistes ont besoin de sujets, la flemme de se documenter et d'argumenter, alors on demande aux gens ce qu'ils en pensent et on affirme des choses au nom de son "intime conviction"... Ce qui me gène le plus c'est que tous les sujets sont traités ainsi, des plus graves aux plus ludiques...
En ce qui concerne le sexe, ben c'est peut être un moteur de l'économie que l'on aurait négligé: il faut consommer (en un seul mot) alors pourquoi pas dans un contexte lubrique?
Et pour rebondir, en douceur, sur votre photo, je dirai que votre annonce n'est pas très nette :)