J’ai écrit ailleurs cette affirmation péremptoire : « Il n’y a pas de SM « soft ». Ce n’existe pas. Il y a des relations sensuelles qui font croire que… mais non. »
Affirmation sans nuance. Binaire. Cela est ou ça n’est pas. Frustration de s’exprimer dans un commentaire. J’ai envie d’en rajouter. Alors voilà.
Ce qui m’arrête lorsque je lis SM soft, c’est l’usage de « soft ». Presque une feuille de vigne sur l’indécence. Aurait-on l’idée d’utiliser le mot « doux » ? On utilise certes les termes SM « pur et dur » mais SM « doux »… non seulement ça ne sonne pas bien mais … enfin bref.
J’aime les mots, j’aime le sens des mots.
On me dira que « soft » s’utilise désormais couramment, notamment pour désigner les softs drinks, les sodas sans sucre, donc édulcorés.
Alors SM édulcoré ? Je vois d’ici la grimace de certains. J’entends leur protestation. Ah non !!! surtout pas.
Donc exit le SM soft. Na !
Cependant, dommage de clore le débat ainsi.
D’un autre côté, j’hésite à poursuivre. Je m’en voudrais de réveiller vos plus bas instincts quand bien même ils s’expriment dans la plus grande finesse (et je ne parle pas que de vos mots, mais aussi de vos actes).
Je vous invite donc à la méditation sur ça : Life of Sin, Hank III
[Vivivi… c’est bien moi qui vous invite à écouter « ça ». Il ne faut pas se fier aux apparences, n'est-ce pas ?]
+++
Bon, je pense aussi à vous, les filles, avec une image rafraichissante.
J’aurais bien mis une photo de certains blogueurs sous la douche mais d’autres font ça bien mieux que moi, solliciter les blogueurs. Je m’abstiendrai donc et vous offre celle-ci.
Ludovic Canot - Campagne publicitaire
Autre sound track : Summertime Blues, The Who
B
dimanche 27 juin 2010
Douce ? Absolument... enfin aussi.
Publié par Petite Fr@nçaise à 23:32
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17 commentaires:
le SM c'est brute de pomme
c'est ou ce n'est pas en somme
et pour avoir des menotes en plumes
je vous le confirme, c'est pas du dur
Nuance entre deux états de pensées
le ludique doux ou dominant/dominé
Je crois avoir compris ton billet
et j'approuve avec tout mon respect
Merci ma Belle.
Tu as tout mon respect aussi !
Les liens les plus doux sont parfois les plus tangibles...
B
En même temps les mots n'existent que par les connotations que l'on leur donne, non?
"La tendre guerre" entre les amants dont parle Brel me parle tout autant, dans le sens ou je comprends ce qu'il y a derrière, que "les chamailleries" ou autres expression.
"SM soft" c'est peut être galvauder le SM, mais je pense que tout le monde comprend ce que ça veut dire, et l'objectif des mots n'est il pas avant tout d'être compris?
> Photophil : justement non ! tout le monde ne comprends pas ce que cela veut dire, et moi la première !
Ce qui peut être "doux" pour une personne peut-être difficile pour une autre. Où mettez vous le curseur ?
Il faut réfléchir à ce qu'est la sexualité sado-masochiste. A son caractère déviant et transgressif.
Mon propos n'est pas de dire que c'est galvauder le SM que d'utiliser le mot "soft", simplement de dire combien l'utilisation d'un mot anglais cache la gène que l'on a à qualifier des pratiques moins extrêmes, soi-disant, parce qu'elles sont peut-être physiquement moins brutales. Or c'est oublier la part psychologique du SM.
Expliquez moi donc ce que ça veut dire "soft".
B
un sm soft pourrait il être un sm avec anti inflammatoire ?
Ben pour moi "SM soft" est synonyme de jeux érotiques dans lesquels les pratiques SM (et DS en vrac) sont réalisées dans un esprit de jeu d'acteur, sans qu'il y ait la démarche intellectuelle ou physique de ces pratiques.
Pour être plus explicite, le "sadique soft" n'est pas un sadique, il ne recherche pas la souffrance de l'autre mais prend plaisir du jeu de mise en scène associé à ces pratiques. Il est en définitive peut être plus pervers dans la mesure ou c'est l'idée d'un possible qui l'amuse: "maintenant que tu es à ma merci si je voulais je pourrais te faire ceci ou cela, mais je ne le fais pas, je ne fais que l'évoquer, car je respecte ton intégrité physique et intellectuelle".
En étant simpliste on pourrait aussi le qualifier de "petit joueur".
Pour moi "SM soft" c'est aussi synonyme d'échange possible des rôles: "je ne te fais que ce que j'accepterai que tu me fasses". Je connais pas grand chose au SM "brut de pomme", mais l'idée que je m'en fais est que le S n'a absolument pas envie d'être M et vice-versa, car il y a un positionnement psychologique très fort dans le S ou le M, trop fort pour qu'il puisse être échangé.
Pour faire un parallèle, qui fera peut être bondir, c'est un peu comme le couple: il y a ceux qui le conçoivent comme constitué de deux êtres ayant chacun un rôle spécifique (homme fort et dur, femme douce et fragile, et tous les clichés associés) et ceux qui considèrent qu'homme et femme sont sur un pied d'égalité, que leurs rôles sans être parfaitement identiques sont potentiellement interchangeables, au moins provisoirement, que ce soit dans la vie de tous les jours (aujourd'hui c'est toi qui fais la vaisselle) ou au lit (aujourd'hui c'est moi qui décide comment on joue)...
Pour moi, mais je peux me tromper, SM et DS sont essentiellement construits autour de l'opposition (voire la confrontation) de deux comportements extrêmes opposés, qui sont trop marqués pour pouvoir être intervertis.
Voilà de façon plus explicite ce que je mets derrière le mot de "soft" :)
Je serais tentée de dire qu’effectivement le SM soft n’existe pas.
Il n’est que la « façade » de ceux qui n’osent pas se retrouver dans le champ d’application de SM avec tout ce que cela implique. Sans doute que cela les protège.
Psychologiquement parlant ‘adoucir’ (ou affadir) son appartenance peut être le signe qu’on a franchi un pas sans souhaiter faire le chemin ‘vers’...
Mais je comprends cette « nécessité » d’utilisation du mot ‘soft’ sans la juger. Elle est à l’aulne de notre société.
Le SM fait peur, donc cela peut permettre de reconnaitre qu’on est dans la transgression sans toutefois se sentir tourmenté et/ou dépassé.
@ maraudeuse: j'utilise l'expression régulièrement et pour moi elle a un sens. Un vrai. Eviter des pratiques qui ne me plaisent pas, sûrement par pour me "protéger"... (la belle affaire; et de quoi ? de choses dont je n'aurais pas conscience et que "mon moi" refuserait ? )
Non que je n'ose ou pas, ni que ça me "fasse peur" mais (tu parles...) juste qu'au-delà d'un certain seuil, ça ne m'intéresse simplement pas.
Vous pouvez entendre ça...
Dans ces moments d'abandon à deux, j'aime le partage, le jeu et le rire, je n'ai pas d'attirance pour ceux qui prennent ça trop au sérieux avec mots de sécurité et dress codes.
Pourtant je fesse très fort. et il m'est arrivé d'en recevoir aussi.
Mais pas besoin de panoplie SM pour autant. Dans ces jeux-là, un seul regard suffit amplement. maintenant, évidemment, ce n'est que mon avis...
Je suis assez d'accord avec Photaphil.
À mon avis, ce que l'on appelle « SM soft », ce sont plutôt des jeux de D/s où l'on ne fait que flirter de loin avec la douleur du/de la maso-soumis(e).
Où la contrainte n'est pas l'humiliation.
La phrase la plus importante était peut-être, ici :
"Dommage de clore le débat ainsi."
Vous l'avez remarqué !
J'aime bien vous provoquez un peu, juste un petit peu... vous chatouiller.
B
@Stan/E : je suis d’accord avec vous.
D’autant plus que moi-même je ne pratique que ce qui me plait et me donne du plaisir.
Il est évident que chacun doit prendre -dans ce qu’on entend par BDSM - que ce qui nous permet de nous accomplir dans « notre » forme d’érotisme.
Ma formulation était plus dans le sens de ces personnes qui n’osent pas. Qui n’osent pas se dire sadiques ou masochistes. Qui n’osent pas regarder leur nature. Ce qui, je crois est loin d’être votre cas.
@ Maraudeuse: oui, vous croyez bien... "J'ose", depuis toujours. Et j'en parle, c'est vrai.
Ah les mots et leur sens... débat sans fin ? Possible.
J'ai déjà du mal à savoir ce qu'est le SM, le D/s, ajoutez à cela ce que certains nomment des pratiques vanilles, d'horizontal, de vertical, de libertinage, d'échangisme de je ne sais quoi encore.
Alors le SM soft... pfiouuu ça devient très compliqué. Et si on disait "relation sexuelle" ? Remarque, pas sur que ce soit plus simple.
Dites vous auriez pas dans votre frigo un smart drink à m'offrir ?
Mieux, si vous avez un cacolac, je suis partant, ça me rafraichira.
Pourquoi vouloir coller des étiquettes...
A partir du moment où les envies et le plaisir sont 'partagés', tout devient possible... ;-)
Très intéressant, car comme le dit Maître Décadent, tout cela ne sont que des mots, il faut bien trouver des mots adéquats pour appeler les choses, les pratiques etc…
Et puis comme je l’ai lu également le Sadomasochisme fait peur, en général on imagine plutôt des pratiques déviantes avec des gens habillés de latex avec des cagoules et tout un tas d’instruments pour faire bobo, un peu dans un esprit punitif, avec d’un côté ceux qui sont martyrisés et qui en jouissent de la même façon que leurs bourreaux !
Mais loin des clichés, dans les jeux SM/DS il y a un seuil de tolérance pour chaque individu, et une fessée qui est un acte DS peut être perçue comme, banale, érotique ou perverse…
Tout dépend du ton que l’on donne à ses actes.
Tout est histoire de jeux entre adultes consentants et pour éviter de tomber dans des extrêmes mettant les protagonistes en danger, mieux vaut rester en effet, petits joueurs (soft)…tout au moins garder la maitrise de ses actes et rester dans le jeu (rire et amusement)
Quand le sexe devient rituel et contrainte ça ne m’amuse plus du tout.
A chacun sa vérité
Réponse d'une chaise longue, sous le soleil exactement...
Flow : Effectivement, les étiquettes, très peu pour moi et je l'ai déja souvent écrit.
Stan : pas besoin de "panoplie" SM. Idem la réponse ci-dessus. Toutefois, certains en ont besoin/envie et si ça leur plait, je ne saurais les blâmer.
Anis Hart : Nous somme bien d'accord.
Ainsi que je l'ai écrit plus haut : chacun est différent dans sa sensibilité, tant physique que psychique. Et le contexte influe aussi sur la perception de la situation.
CUI le dit, on peut contraindre sans humilier. On peut dominer sans fouetter.
En fait, ce qui est fondamental aussi, il me semble, reste l'attention à l'autre portée dans la relation. Cette attention peut s'exprimer de multiples façons et les "jeux" SM en font partie. Mais de là à en faire une obligation, un passage obligé, non. Or le SM, ou le BDSM, ça devient une mode. Celui qui n'a pas son bandeau dans la poche, celle qui n'a pas ses menottes sont "ringards".
Et c'est ce que je critique dans l'usage du mot anglais "soft".
Car il ouvre la porte aux abus, aux violences, sous le prétexte que "tout le monde le fait".
Encore une fois, c'est mon avis. L'important est d'en débattre.
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