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lundi 23 mai 2011

Ca c'est dit

Lu sur la page d'accueil de mon moteur web (que je dois absolument changer !)

"Mais le pire scénario pour l'équipe de défense de Dominique S*** serait de découvrir que la victime présumée est telle que son avocat la présente: une jeune immigrante, humble, qui travaille honnêtement pour se faire sa place au soleil en Amérique"

[manifestement, ainsi qu'une petite recherche g**glesque l'indique, une phrase reprise mot pour mot sur des média très divers -nouvel obs, le point...- d'une dépêche AFP. c'est ça le journalisme moderne ? du copier-coller au raz du caniveau ?]

Le "pire" scénario ???

Parce que si c'est une femme qui a eu quelques difficultés ou égarements, ça rend le viol (présumé) moins grave ?

Bref, c'est moins grave de violer une pute, une voleuse, une droguée, une chaudasse...

Après les coupables "présumés" voilà qu'on a maintenant des victimes "présumées"

Comme quoi les mentalités n'évoluent pas vraiment.

C'est fou ce que cette histoire révèle de notre époque en général et du microcosme politico-médiatique en particulier.

Ainsi il y a les propos navrants d'un grand homme :

"C'est honteux, ça n'a rien à voir avec la justice", a-t-il ajouté, parlant de "destruction délibérée". Badinter a fustigé l'attitude de la justice américaine : "La justice américaine, les Américains pensent que c'est la première du monde. Ce n'est pas celle que je porterai au podium". Il déplore également le traitement réservé au directeur général du FMI et aurait "aimé l'égalité des armes" entre "l'accusatrice" et "le présumé innocent" : "On dit c'est la justice égale pour tous.

Plaisanterie, dérision! En vérité, quand S*** est là assis au milieu des autres, il est ravalé délibérement au rang de dealer". "Où est l'égalité des chances quand en effet l'accusatrice dit 'je suis la victime' et qu'on la protège et DSK répond 'je plaide non coupable', et on l'accable ?", a-t-il plaidé. Robert Badinter voit dans ces évènements la "défaillance d'un système entier".

Après avoir rappelé que les procureurs et les chefs de la police américains étaient élus, il a ajouté : "évidemment, par rapport au public, montrer qu'on traite ainsi un homme puissant et considérable en présence d'une victime qui, elle, est de condition très modeste, électoralement, c'est payant".

Parce que l'on doit moins bien traiter un dealer [qui tant qu'il n'est pas condamné, faut-il encore une fois le rappeler, même à Monsieur Badinter, est présumé innocent] qu'un "grand" homme ?

Ici, il y a une "accusatrice" et un "présumé innocent". "Egalité des armes", "ravalé au rang de dealer"...

La victime est protégée. C'est vrai qu'en France, la victime est si peu considérée, alors ailleurs, s'en occuper ça tient du dysfonctionnement, c'est sur !

Oui, le banc de justice est le même pour tous et c'est ça l'égalité. Ne vous en déplaise et avec tout mon respect (qui fut grand, mais l'est de moins en moins).

Et encore une fois, on prend les gens (fussent-ils américains, nul n'est parfait) pour des cons, présumés incapables de voir le grand méchant juge (en l'occurrence une femme) qui veut se payer un coup de pub sur le dos d'un puissant.

Car évidemment, qui soutient financièrement la campagne (souvent dispendieuse) de ces juges et chefs de polices sinon les humbles foyers des gens modestes qui vivent du welfare et sont ravis qu'on emmerde un homme "puissant et considérable", et accessoirement ne vote probablement pas ?

Par contre, les types "puissants et considérables" qui signent les gros chèques au cours des soirées d'appel de fonds à 10.000 $ l'assiette, ça n'existe pas, n'est-ce pas ? sinon justement dans la mythologie de ces mêmes humbles foyers.

Ces propos sont indignes. Même d'un homme aussi admirable.

Entendons-nous bien. Pour être totalement honnête, je n'ai aucune sympathie pour D** non pas qu'il se soit passé on non quelque chose, mais parce qu'il était dans une suite à 3000 $ la nuit alors qu'il tient les cordons de la bourse de la misère du monde.

là encore, cela montre où vont les frais de fonctionnement des grosses ONG (et ne me dites pas qu'à cette fonction, on ne peut pas descendre n'importe où ni que c'est sur son budget perso, je suis naïve mais pas stupide et vous non plus).

cette institution est une machine à affamer et maintenir dans la pauvreté qui ne nourrit et n'enrichit que ses fonctionnaires et les politiques, directement ou indirectement, et devrait purement et simplement être dissoute. en accepter la tête est déjà une erreur. (surtout, ne me lancez pas sur ce débat, en particulier si vous tenez à vos fesses, ou alors documentez vous sérieusement sur le thème restructuration de la dette)

Je n'ai pas non plus de sympathie particulière pour cette femme. je connais assez les américaines (récentes immigrées ou pas) pour savoir qu'elles s'offusquent d'un rien, et éventuellement d'un homme qui sort de sa douche la bite en étendard et se trouve surpris d'être nez à nez avec une inconnue qui se met à hurler de peur (voui, parfois, la vérité nue fait un peu peur), mais ne se privent pas d'être particulièrement agressives ou moralisatrices, notamment sous couvert d'un pseudo féminisme qui n'a rien à voir avec la défense d'une parité ou d'un meilleur équilibre des genres.

Voilà, ça c'est dit et m'est avis, très humblement, que le séisme provoqué par cet événement n'est pas là où "on" veut nous le faire croire. Et je n'aime pas ce que cela révèle.

pas d'illustration...
B

8 commentaires:

enfant gaté a dit…

PF, je crois qu'il va falloir qu'on discute parce qu'il y a bcp de choses sur lesquelles j adhère (notamment la dette, le FMI, le machisme francais, la banalisation de l agression sexuelle si elle est faite par un puissant, etc) mais y a qd meme des chose sur lesquelles je ne suis pas d'accord: Non, pour moi, ce que nous montre la justice américaine d'elle meme est horrible dans cette affaire, que ce soit sur la médiatisation d'une inculpation et la mise en pâture aux chiens ou sur l'enquête confiée aux privés (pauvre présumée victime qui va voir sa vie, même d'il y a très longtemps étalée dans les journaux). Et Non, non plus, je ne crois pas que qd on est patron du FMI, on puisse se loger dans un chambre à 50 Euros (ne serait ce que d'un point devue de l apparence et du respect qd vous rencontrez un interlocuteur)

usclade a dit…

"il tient les cordons de la bourse de la misère du monde."

Jolie expression, si vraie (et je m'abstiendrai d'ironiser sur le mot bourse dans ce contexte, même si dans le parcours de DSK tout semble se résumer à ça...)

Oui, Badinter est décevant, vieillir ne lui va pas bien... (il avait commencé à ternir son image à mes yeux en s'opposant au projet de non cumul des mandats du PS visant en particulier à féminiser le sénat, au motif que ça pouvait empêcher le sénat de basculer à gauche (bah oui, des candidates inexpérimentées peuvent pas se faire élire..)
Il doit un peu trop tenir à son siège, on attend de savoir ce qu'en pense Elisabeth...

Comme une image a dit…

J'ai entendu Robert Badinter sur F.I. et quand il parlait de la justice américaine et son podium, je ne crois pas qu'il avait particulièrement en tête l'affaire DSK (moi, j'ai pris son propos comme ça, j'aurais bien aimé qu'il soit plus étayé, qu'il dise quels systèmes judiciaires il mettrait sur son podium, justement, mais le format court de l'interview ne permettait pas de rentrer dans ces détails).

J'ai entendu aussi (mais pas vérifié) que DSK avait loué sa chambre 500$ mais avait bénéficié d'un surclassement, et que c'était à titre privé et non en tant que directeur du FMI (cet hôtel étant trop cher pour les barèmes FMI, justement).
De toute façon, DSK est effectivement pété de thunes, grâce à sa femme.

Par ailleurs, usclade, R. Badinter ne se représente pas aux sénatoriales (il sera vraisemblablement remplacé par le cumulard Pascal Buchet).

Sinon, pour les conneries sous-entendues par la dépêche AFP (et je pense là encore que c'est le journaliste qui l'a rédigé qu'il faut blâmer et pas « la défense » à qui l'ont fait probablement dire n'importe quoi), elles sont effectivement révélatrice de l'indigeste globiboulga conservateur et sexiste auquel on a droit sur fond de cette affaire.

Diaphane a dit…

Merci pour cet article. Je partage aussi pas mal de vos idées. Notamment le fait que les médias tentent à tour de bras de faire porter le doute sur le témoignage de la victime. En revanche, si je pense que l'on doit traiter de la même façon les pauvres et les puissants, cela signifie aussi ne pas convoquer la presse lorsque l'on arrête un puissant (pas plus que lorsqu'on arrête un quidam moyen). Et enfin, que dire du système judiciaire US !?! Système accusatoire, élection des DA, et, plus encore qu'en France, discrimination par l'argent. Maintenant, critiquer le FMI, oui, il y aurait beaucoup à dire. Mais quid d'une gouvernance financière supranationale, qui serait pourtant bien nécessaire, non ?

Maxime R. a dit…

Cette triste histoire montre bien la fragilité humaine, même celle de personne qui sont grandes aux yeux de la société. La dignité d'une personne ne relevant pas de son statut social mais du seul fait de son appartenance au genre humain il est à souhaiter que le jeu de l'argent ne viennent pas fausser la justesse de la réponse qui sera donnée à cette affaire.

Louis a dit…

Bonjour,
Quelle bonne occasion pour vendre des images et du papier.
70 000 femmes seraient victimes de viol en France chaque année. (seraient car je n'ai pas vérifié si ce nombre est exact).
Soit environ 200 par jour.
CELA est extravagant ! !
Le reste est le problème de M. DSK ! Pas le notre !
La justice s'il est coupable ou non.
Occupons nous plutôt de ces 200 femmes humiliées chaque jour.
Louis.

waid a dit…

je crois que les propos qui sont entendus témoignent de l'émoi d'une caste celle qui cotoie le pouvoir et croit le détenir.

nous sommes donc dans un discours de solidarité avec l'un des siens.

c'est de l'empathie avec l'un des leurs, pour une chose somme toute bien ridicule de troussage de domestique dixit JF kahn

il est aussi dommage que de grandes consciences comme Badinter , soient si troublées par leurs liens d'amitiés qu'elles en oublient la décence et la justice morale.

peut être que face à un ami dans cette situation il est juste bon de dire, que l'émotion que l'on a envers lui du fait de ses liens d'amitié , empeche de porter un jugement objectif sur cette affaire.

avouer que l'on n'est qu'homme c'est parfois aussi se grandir moralement.

Une louve a dit…

C'est dans ces moments là
que je ne regrette pas
le choix de ne plus être humaine
mais louve sur cette terre